La filiale monégasque de la BNP Paribas soupçonnée de blanchiment d'argent provenant de Madagascar

BNP Paribas Wealth Management soupçonnée de blanchiment d'argent selon une enquête interne. La provenance principale serait Madagascar, le Sénégal, le Gabon et le Burkina Faso.

par Tsirisoa Rakotondravoavy

Le siège à Antananarivo de la BMOI filiale à 75% de BNP Paribas cédée à la BPCE en juillet 2011.
Selon l'ONG Sherpa, qui a porté plainte, relayée par l'agence Reuters, des centaines de millions d'euros seraient blanchis par une filiale de la banque BNP Paribas domiciliée à Monaco. Cette filiale dénommée BNP Paribas Wealth Management auraient reçu par des petites opérations sur plusieurs mois des chèques provenant principalement de comptes à Madagascar mais aussi du Gabon, du Sénégal et du Burkina Faso. Ces opérations jugées "anormales" ont inquiété l'ONG d'observation Sherpa qui a alerté Jean-Pierre Dreno, Procureur Général de Monaco. L'Inspection générale de la BNP Paribas a montré dans un rapport confidentiel datant d'octobre 2011 l'existence de milliers de chèque provenant de Madagascar entre 2008 et 2011 sans contrôle de l'origine des virements. L'ONG Sherpa appuie dans ce dossier que les principales victimes des paradis fiscaux, dont Monaco veut une sortie "honorable" dans cette affaire, comme dans tant d'autres, ce sont les pays en développement qui connaissent une fuite considérable de capitaux. 
Il est à noter que la BNP Paribas vient justement de vendre en juillet 2011 sa filiale de Madagascar détenue à 75%, la BMOI - BNP Paribas (Banque Malgache de l'Océan Indien), à la BPCE (Banque Populaire Caisse d'Epargne). Ces centaines de millions d'euros seraient maintenant "perdus" dans les méandres des comptes à numéros des paradis fiscaux panaméen et des Îles Caïmans, après avoir transité dans les comptes de la BNP Paribas, et ce sans aucune possibilité d'enquête. Ces comptes à numéros sont considérés comme "le trou noir de l'économie mondial" depuis le début des enquêtes sur les fortunes des dirigeants de plusieurs pays et d'autres entreprises "évadées fiscales". Il y aurait 2.500.000 fichiers suspectés de grande évasion fiscale dans le monde selon l'ICIJ (International Consortium of Investigation Journalism) dont fait partie Médiapart, le site d'informations qui a fait de l'affaire Cahuzac une cible de premier ordre en France.

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